Pour cette quatrième édition, apparition de la première photo en couleur. Nous retrouvons un nouveau temps fort le dernier single anglais qui en étonne plus d'un par l'impact de sa face principale "Shapes Of Things". Jusque là, les Yardbirds ont montré qu'ils savaient aligner des tubes et d'autres sons délicieux, mais ici ils s'envolent. Le défunt et excellent magazine Disco Revue ne s'y trompe pas, il soutient le groupe et consacre quelques articles et n'en dit que du bien. Plus évasif et moins branché, Salut les Copains, mentionne juste quelques mots dans son "Billet de Londres". La plage suivante, "Mr You're A Better Man Than I", s'inscrit également dans les grandes réussites de ces parfois obscures face B, qui traversent l'épreuve du temps. Elle fait aujourd'hui toujours partie de leur répertoire et a engendré pas mal de reprises, notamment chez les garage bands des USA. Sur la face B, pour simplifier les choses, Riviera a inclus "Smokestack Lightning" dont la longeur lui permet de s'étaler sur sa totalité. C'est bien sûr un extrait de l'album "Five Live Yardbirds", vieux de deux ans. N'ayant pas été édité en France, il constitue presque une nouveauté. Malheureusement c'est aussi un anachronisme, on retourne à l'ère Clapton, alors que depuis déjà pas mal de temps le soliste est Mr Jeff Beck. Il est vrai que les titres disponibles avec Beck, inédits pour la France, étaient peu nombreux. Mais c'était possible en incluant "The Train Kept A-Rollin" et "I Ain't Done Wrong". Ce qui aurait en fin de compte fait un sacré EP. Les connaisseurs apprécieront.
La photo de la pochette nous montre nos cinq gaillards devant un restaurant. Ils ont surtout l'air crevés! Concert tardif ou prolongement dans les boîtes de nuit, on ne sait pas. Beck arbore un manteau de fourrure, comme quoi on devait se les cailler, même si Jim Mc Carty est en chemise. On opte toujours pour les désigner par "les" et non "the", ce qui donne un petit côté familial. Le verso nous apprend une première chose pour ceux qui l'ignorent, un album est publié sur Riviera "Our Own Sound", de quoi faire frémir les fans de plaisir. Il nous apprend aussi que "Smokestack Lightning" est une composition de John Lee Hooker, de quoi faire frémir d'horreur tous les fans de Howlin' Wolf. Ce qu'il y a de bien avec la discographie française on peut toujours jouer à "cherchez l'erreur", il y en a presque toujours une. Il est vrai que le titre a été écrit par Howlin' Wolf, sous son vrai nom Chester Burnett, et pas du tout par John Lee Hooker. Vengeance d'un fan de Hooker?. L'histoire ne nous le dira pas, pas plus que l'avenir.

Riviera a pensé inclure la tentative solo de Keith Relf sur ce conqième EP. C'est toujours un peu la bagarre en France pour trouver des titres de complément. L'idée n'est pas mauvaise, surtout que la différence entre les Yardbirds et le disque solo du chanteur n'est pas vraiment évidente. Ils auraient très bien pu enregistrer cela ensemble. Bien sûr le but premier de cette publication est de présenter le dernier hit d'outre-Manche, qui continue l'aventure dans l'exploration sonore. La face B "Jeff's Boogie", est bien présente comme dans les autres éditions étrangères.
La photo de la pochette revient au noir et blanc. Elle est dans un style très décontracté, bien plus que toutes les précédentes. Cette fois c'est l'article anglais "the"qui a été usité, quoique sur l'étiquette du disque le français est conservé. Le verso ne mentionne aucun rappel, ni ne présente un texte quelconque. C'est sobre et pour une fois il n'y a pas d'erreur à signaler. Le calme avant la tempête! Nous commençons d'entrer dans une discographie française avec des éditions plus rares. Ce pressage est un peu plus difficile à trouver que ses prédécesseurs. Cela réside sans doute dans le fait que l'édition en single, avec ses deux pochettes différentes, aie sans doute été commercialisée en même temps que le EP. Les fans étant surtout intéressés par "Over Under Sideways Down", il n'ont peut-être pas franchi le pas de payer plus pour avoir en prime les deux titres de Keith Relf. A la limite ses tentatives solo font aussi l'objet d'un simple qui mentionne qu'il est un membre des Yardbirds. C'est une explication. Peut-être un de ces rôdeurs qui hantaient les bacs des disquires parisiens ou banlieusard de l'époque, pourra nous confirmer le fait que le single et le EP se trouvaient en même temps dans les rayons.